Il y a parfois des moments en voyage ou l’on a besoin de faire une halte afin de se recentrer sur soi-même, se reposer et faire un point sur ce que l’on vient de vivre.
Pour ma part, cela m’est arrivée dans la charmante petite ville de Kilkenny à l’aspect médiéval et aux jolies ruelles pavées.
Lorsque j’y pénètre pour la première fois, cela fait alors deux semaines que je suis arrivée en Irlande. Je suis fatiguée et je venais de prendre une décision assez importante pour le reste de mon voyage quelques jours plus tôt.
Mon trekking en autonomie des deux premières semaines s’était révélé plus difficile que je ne le pensais.
Tout d’abord, j’avais surestimé mes capacités de portage avec un sac-à-dos de 20 kilos…
Pourtant je peux vous assurer que rien de ce que j’ai pris n’était superflu ! Mais partir en autonomie nécessite de prendre avec soi tout le matériel de camping (tente, tapis de sol, sac de couchage…) les rations, l’eau pour plusieurs jours etc… bref, autant il m’est facile de partir léger en voyage conventionnel (avec un sac-à-dos de 40L pour plusieurs semaines/mois), autant préparer un sac pour voyager en autonomie dans la nature n’est pas du tout mon fort.
Du coup, faire de la rando du matin au soir avec un sac assez lourd sur ses épaules épuise forcément le corps et le moral. Le plaisir de crapahuter et de marcher se perd, et en prime je me suis blessée à l’épaule.
Nonobstant cela, pour ce voyage en Irlande, j’avais inaugurée mes nouvelles chaussures de randonnées Salomon en goretex et je pense les avoir quelques peu trop serrés dès le départ. Le résultat s’est vite fait sentir au bout de quelques jours : une tendinite douloureuse, une démarche boiteuse et une cheville gonflée.
N’emportant que très peu de vêtement avec moi, je ne pouvais pas changer de chaussures pour des baskets confortables, n’ayant que mes Salomon à disposition. J’ai donc dus me coltiner cette unique paire pendant 1 mois et demi.
A cause de tout cela, j’ai dus arrêter le trekking car la douleur devenait difficile à supporter et après avoir rejoint la ville de Dublin en auto-stop, j’ai filé directement chez le médecin dès le lendemain. Je n’avais aucune envie de boiter comme cela pendant encore plusieurs semaines.
Résultat : adieu les randos itinérantes sur plusieurs jours, épaule et cheville au repos… (Sans compter les frais supplémentaires pour la crème et les cachets)
J’ai donc dus revoir tout le programme de mon voyage…
Afin de ne plus devoir supporter la charge trop lourde de ce sac, je me suis rabattue sur le couchsurfing (ma façon habituelle et conventionnelle de voyager).
Ainsi, je laissais tout l’équipement de camping chez mon hôte et partais en rando (ou en visite) à la journée avec un petit sac-à-dos de 20L contenant le strict nécessaire (appareil photo, papiers, argent et eau).
Ce fut un réel soulagement de pouvoir à nouveau marcher dans la nature sans être écrasée par le poids de mon gros sac à dos !
Bref, j’ai dus modifier la nature de mon voyage et c’est ainsi que les nombreuses randos de 3 à 12 jours que j’avais prévue au fin fond de la verdure irlandaise (et inaccessibles en voiture) ont laissés place aux petites villes charmantes et aux parcs nationaux (je n’oublie tout de même pas que je suis venue ici en priorité pour la nature !).
« Le changement paraît toujours très difficile au début, bordélique au milieu et sublime à la fin. »
Robin Sharma
C’est ainsi que je suis arrivé à Kilkenny, le corps endolori et les plans de voyage tout chamboulés.
Manque de pot supplémentaire, j’avais décidé de prendre le bus pour sortir de Dublin et renoncer à l’auto-stop (juste pour une fois) pour plus de confort et de facilité (on en a parfois besoin en voyage).
Conséquence malencontreuse : je me suis fait voler mon smartphone en descendant du bus…
Pour les petits curieux, je parle plus en détail de cette petite mésaventure et de ses nombreuses et fâcheuses conséquences dans cet article.
Ce fut la goutte d’eau qui fait déborder le vase comme on dit. Je suis restée assise par terre sur la route et j’ai pleurée quelques minutes…
Par la suite, j’ai essayée de récupérer mon énergie et ma positivité et je me suis mise en quête d’un smartphone pour pouvoir prévenir mon prochain hôte de l’endroit où je me trouvais.
Kilkenny, la consolatrice
Plus tard, en milieu d’après-midi, mon hôte (du nom de Benny) est venu me chercher et nous sommes partis vers le centre-ville. Je lui relate alors ma petite mésaventure et il m’invite à boire un chocolat chaud (avec des guimauves mmh) et tiens à me payer un délicieux sandwich (je n’avais pas encore mangé depuis la veille au soir).
Au cours de la discussion, mon moral remonte en flèche (quand l’appétit va, tout va !) et nous discutons des différentes alternatives qui me sont offertes.
Nous filons ensemble dans une boutique de téléphonie mobile et je m’achète un nouveau smartphone pas trop cher et une carte sim locale valable 1 mois (pour 20€ : la carte sim avec l’abonnement j’entends, pas le smartphone ! Ne rêvez-pas trop !).
Mon budget est alors sacrément amoché. Nous partons ensuite pour le commissariat qui ne donnera pas suite de mon affaire.
Mais lorsque j’y retournerais le lendemain, j’aurais enfin reçu une déclaration de vol (indispensable pour faire fonctionner mon assurance en France) par un policier autrement plus gentil et compréhensif que celui de la veille.
Pour me changer les idées, Benny m’emmène ensuite au terrain de sport de la ville ou je rencontre ses amis.
C’est alors parti pour 2h de sport entre basket-ball, football et handball. Ma cheville étant gonflée et douloureuse, je joue sur le terrain avec d’un côté une chaussure de rando, et de l’autre une chaussette !
Et sans mauvais jeux de mot, je peux vous assurer que c’était le pied ! Je pouvais enfin courir et marcher sans douleur (ou presque) !
Malheureusement, impossible de traverser tout le reste de l’Irlande en chaussette ! Bien que…
Mais ce fut un moment salvateur et de grand répit pour ma cheville.
Et c’est ainsi que je fis perdre mon équipe avec joie et bonne humeur ! Et que j’abîmais à jamais l’une de mes chaussettes : le « gazon » synthétique du terrain (à vrai dire, je ne sais pas comment on appelle cela car ce n’est pas vraiment du gazon) restant inlassablement collé à ma chaussette, et ce malgré d’innombrables passages en machine.
Au soir, nous passons ensemble la soirée dans l’un des nombreux pubs typiques de la ville.
Lorsque je pénètre dans la douceur d’un lit chaud et confortable au retour de la soirée, les événements passés n’ont plus lieu d’être dans mon esprit, la déception du trek en autonomie prévue initialement pour une durée de 2 mois s’estompe et je m’endors alors apaisée.
Au lendemain matin, les petits instants de réconfort se multiplient. Nous partons déjeuner ensemble chez Vio’s, un petit café restaurent bien sympathique.
Le soir, nous allons manger des tacos et des frites de patates douces dans un restaurent au concept fort bien original : les cuisines et la réception se situent dans un bus ! Je vous recommande d’ailleurs fortement cette adresse, je m’y suis régalée ! (The Bula Bus : 39 John St, Highhays, Kilkenny, Irlande)

Au deuxième soir, nous repassons une soirée bien agréable au sein d’un pub typique Irlandais avec quelques-uns de ses amis et nous nous faisons nos adieux le troisième jour, après notre petit déjeuner devenu routinier chez Vio’s.
La rencontre avec Benny fut mémorable et c’est un garçon vraiment génial avec qui je me suis beaucoup amusée et avec qui j’ai eue de longues conversations enrichissantes.
Je ne recommanderais jamais assez de faire du couchsurfing !
Do it !
Kilkenny, la belle
Lieu réconfortant subjectivement, Kilkenny est aussi une très jolie petite ville à visiter absolument (et ça c’est objectif pour le coup !).
Le meilleur conseil que je puisse vous donner est de vous perdre dans les petites ruelles pavées !
Personnellement, j’ai eu un petit coup de cœur pour la Black Abbaye.
Mais les autres églises de la ville sont toutes aussi jolie, notamment la Cathédrale Sainte-Marie.
Amateur de bière, ne ratez-pas la Smithwick’s Experience. Vous y découvrirez les secrets de brasserie de cette bière, l’histoire de l’entreprise et vous aurez même droit à une dégustation à la fin de la visite.
N’étant pas férue de boisson alcoolisé et encore moins de bière, je n’ai pas d’avis personnel à vous livrer, ne l’ayant pas expérimenté, mais mon hôte me l’a chaudement recommandé !
Le soir, si vous êtes fêtard, vous pouvez faire la tournée des pubs typiques de la ville.
Enfin, ne ratez surtout pas le château de Kilkenny datant du XIIème siècle et son immense parc parsemés de jardins d’ornement ici et là.
Cette forteresse fut bâtit par William de Clare dès 1192 avant d’être cédé à la famille Butlers.
Ouvert au public jusque 17h30 (16h30 en hiver), l’entré coûte 8€ pour les adultes et 4€ pour les étudiants.
Coup de chance pour moi lorsque j’y suis allée, l’entrée était gratuite pour les étudiants !
Au sein du château, la pièce la plus emblématique est sans aucun doute la galerie Butler. Mais à l’extérieur du château, tout est prétexte à la beauté et vous trouvez forcément votre bonheur au sein des 21 hectares de verdures qui composent le parc.
Kilkenny, la charmante
Entre instants de doux réconfort, d’adorables rencontres et visite d’endroits agréables, la petite ville de Kilkenny m’a mise un peu de baume au cœur et m’a permis de m’offrir une petite pause accueillante au milieu de chamboulement de voyage, de modestes problèmes de santé et de petites mésaventures.
Charmante Kilkenny, je te remercie !
« Sur ton chemin, tu rencontreras des êtres merveilleux, mais aussi des êtres orgueilleux, vaniteux, voir même odieux. Le plus dur sera de continuer à poursuivre ton chemin et à accepter ces leçons à chaque fois que tu ressentiras ce mal être et ces afflictions. Se recentrer, sans cesse se recentrer permet d’être toujours sur son chemin. L’amour que l’on se porte, l’amour que l’on a pour tout et en toutes choses est un magnifique bouclier qui protège chacun des pas que l’on est prêt à faire vers soi. Un chemin tortueux, boueux, rempli de cailloux, est et restera toujours un très bon chemin. Rencontre toi et continues à admirer chacun de tes pas, tu verras que ta route est belle. »
Chris Bauberger
Ahlala compliqué ce voyage en Irlande. C’est vrai que c’est pas la meilleure idée de mettre ses nouvelles chaussures de rando pour un long trek sans s’y être un peu accommodé. D’ailleurs moi aussi j’ai commandé des Salomon GtX pour mes prochains voyages et va falloir que je trouve le temps de les tester avant de partir au Népal ^^ Je crois que je vais pas avoir le choix de les mettre en cours.
Très sympas les photos de Kilkenny!
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Merci Victor ! 🙂 Côté chaussure, je les ais mise une ou deux fois avant mais c’était en petite promenade et sur du plat, je n’ai pas eu le temps de m’y accommoder malheureusement mais je pense vraiment que le problème était dus au serrage de lacet. Donc un conseil : ne serre pas trop tes lacets 😛 Et si tu n’a pas le temps avant, effectivement la dernière solution reste de les porter en cours mais je pense qu’il vaut mieux les tester sur des pentes.
Sinon, effectivement c’était compliqué au début mais toujours super quoi qu’il en soit ! ^^
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